« Maman, les oiseaux ont de nouveau faim. »
« Ah oui, c’est vrai, Papa va leur donner à manger immédiatement. C’est gentil que tu nous le rappelles, César. »
« Bandito et moi, nous nous sommes dit que nous allons veiller sur la mangeoire des oiseaux pour que les oiseaux et leur nourriture soient vraiment en sécurité. »
« Mais à quels dangers sont alors exposés les oiseaux et leur nourriture sur la terrasse ? »
« Mais vous ne l’avez pas vu ? La nuit, les souris et les rats tournent autour de la mangeoire et cherchent à voler la nourriture des oiseaux. »
« Oh, ça, ce n’est vraiment pas le but recherché. Nous devons alors prendre des mesures préventives pour que les oiseaux entrent dans leurs bons droits et que nous ne contribuons pas à faire proliférer les souris et les rats ici dans le jardin. »
« Voilà, Bandito et moi, nous avons songé à une stratégie pour y remédier. Tu sais bien que c’est notre métier – nous sommes des chasseurs de rats et de souris nés. »
« Et comment allez-vous vous y prendre ? »
« Et bien, il y a plusieurs étapes de réalisation afin de remédier à ce problème. Tout d’abord, les oiseaux, eux, ils dorment la nuit, contrairement aux rats et souris. »
« Oui, c’est vrai. »
« C’est pourquoi, il serait utile de placer la mangeoire dans l’appartement une fois la nuit tombée, pour la rendre inaccessible aux souris et aux rats. »
« Bon ben, c’est très décoratif dans le salon et pas vraiment pratique d’y penser tous les soirs. »
« Bien entendu, vous pourriez le placer directement dans notre panier, nous vous le rappellerions alors tous les soirs. Et ainsi, nous pourrions garder le mangeoire la nuit. »
« Mais normalement, vous dormez chez nous dans notre lit… ? »
« Oui, nous pourrions nous relayer la nuit pour veiller sur la mangeoire des oiseaux. »
« C’est vraiment très généreux de votre part. Et quelle en serait l’étape suivante ? »
« Le lendemain matin, vous remettez la mangeoire sur la terrasse – mais sur le sol. »
« Mais alors, cela attirera encore plus de rats ? »
« Non, si nous nous tenons juste à côté, il n’y a aucun risque. Dès qu’une souris ou un rat s’approche, nous, on les attrape ou on les chasse. »
« Ah non, Papa et moi, nous n’avons vraiment pas envie de nous prendre tout le temps les pieds dans la mangeoire sur la terrasse. Et d’ailleurs – voulez-vous garder la nourriture des oiseaux toute la journée ? «
« Vous pourriez aussi la placer sur la table, cela vous éviterait de vous prendre les pieds dedans. Et la porte de la terrasse peut rester ouverte pendant que nous somnolons au salon sur le grand pouf. Dès que les souris ou les rats s’approchent, nous nous précipiterons sur la terrasse et nous leur règlerons leur compte. Pour ce faire, toutefois, la table devrait nous être accessible – p. ex. à travers une chaise placée directement devant la table. »
« Cela me paraît déjà un peu plus réaliste. Mais dites donc – votre proposition me paraît étrangement altruiste. Vous avez conclu un marché avec les oiseaux ou à quoi est dû votre générosité subite ? »
« Toujours ces insinuations gratuites ! Nous avons convenu avec les oiseaux que nous garderons leur nourriture et de plus que nous vous convainquions que la fraction de la nourriture des oiseaux en raisins secs sera nettement augmentée. Cela, c’était un désir des oiseaux que nous devons vous soumettre en leur nom. »
« Un désir des oiseaux ou des rateros ? »
« Les détails du contrat d’entreprise conclu entre les oiseaux et nous-mêmes sont strictement confidentiels. »
« Je me disais bien… Puis-je très discrètement et bien entendu sans engagement aucun en ma qualité d’experte externe en nourriture d’oiseaux et de rateros attirer votre attention sur le fait que les raisins secs sont hautement toxiques voire mortels non seulement pour les rateros en particulier mais aussi pour les chiens en général ? »
« Euh – les oiseaux ont également demandé à ce qu’ils obtiennent davantage de cacahuètes maintenant au printemps parce qu’ils en ont cruellement besoin pour l’élevage de leurs petits et qu’il y a si peu d’arbres cacahuétiers dans la région pouvant couvrir leurs besoins naturels. »
« Vous pouvez dire aux oiseaux de notre part que les cacahuètes ne poussent pas sur les arbres mais au sol et ne revêtent de ce fait aucune importance pour la nourriture de jeunes oiseaux. »
« Nous ne faisions que transmettre les désirs de nos partenaires directs de notre contrat. »
« Est-ce que vous êtes surs que vos partenaires directs de votre contrat ne souhaitent pas recevoir, en plus des graines de tournesol, différents types de blés et de raisins secs, des petites saucisses de Vienne en complément ? »
« Tu nous enlèves les mots de la bouche. Ce désir-là provient de la fraction des merles, si vous pouviez avoir la gentillesse d’en tenir compte aussi… »